Le phare de toute la région parisienne

Histoire et culture

Lundi 25 mai 2020

Modifié le : 01/02/22

Depuis l’origine, un puissant phare balaie l’horizon à partir du sommet de la Tour. Comment fonctionne-t-il? Par Bertrand Lemoine.

Dès sa construction, la Tour Eiffel avait été dotée d’un phare placé à son sommet. Quatre arches métalliques en demi-cercle se rejoignaient au-dessus du troisième étage pour porter une petite plate-forme surmontée de la lanterne du phare. On y accédait par un escalier en colimaçon puis par une échelle. Cette lanterne était à deux niveaux, chacun entouré d’un étroit balcon : une cage cylindrique vitrée pour abriter l’échelle d’accès au phare, et au-dessus, la lanterne proprement dite, coiffée d’une coupole et abritant une optique tournante dotée d’une lentille de Fresnel. Ce phare était censé être le plus puissant du monde avec sa portée de 80 kilomètres.

©SETE/JérômeSchlichter

L’illusion d’un phare tournant !

Les nombreuses modifications subies par le sommet de la Tour, notamment le montage d’un mât de télédiffusion en 1957, ont conduit à déposer ce phare et à le remplacer en 1999 par un phare d’une conception différente. Quatre projecteurs motorisés et synchronisés qui portent à 80 kilomètres projettent un double faisceau tournant de part et d’autre de la Tour. Chaque projecteur balaie ainsi un quart de l’horizon avant de revenir à sa position initiale. Leur parfaite synchronisation donne l’illusion d’un phare tournant. Ce phare a été rénové en 2017, avec notamment la pose de nouvelles lampes au xénon de 6000 watts.

©SETE/JérômeSchlichter

Bertrand Lemoine est architecte ingénieur et historien. Il a été directeur de recherche au CNRS et directeur général de l'Atelier International du Grand Paris. C'est un spécialiste internationalement reconnu de l'histoire et de l'actualité de l'architecture, de la construction, de la ville et du patrimoine aux 19e et 20e siècles, en particulier de Paris, du Grand Paris et de la Tour Eiffel. Il est l’auteur de 43 ouvrages et de plusieurs centaines d’articles sur ces sujets. Il est actuellement consultant sur les questions architecturales, urbaines, numériques et énergétiques.