Qui était Gustave Eiffel ?
Vendredi 10 mai 2019
Modifié le : 26/04/22
Le nom de Gustave Eiffel est devenu célèbre lorsque la Tour s’est élevée dans le ciel de Paris. Mais il s’était déjà fait une solide réputation dans le monde de la construction métallique, à la fois comme ingénieur et comme entrepreneur. Il naît en 1832 en Bourgogne où sa mère tient un commerce de charbon. Sa famille, originaire de Rhénanie, porte un patronyme allemand : Boenickhausen. Elle a pris depuis quelque temps le nom d’Eiffel, en souvenir du massif de collines de sa région d’origine, un changement qui ne sera officialisé qu’en 1879.
Des talents précoces de leader
Doué pour les sciences, Gustave intègre une prestigieuse école d’ingénieurs, l’École Centrale des Arts et Manufactures. Après trois ans de scolarité, où il se révèle plutôt bon vivant, énergique et indiscipliné, il en sort en 1855, l’année de la première Exposition universelle en France. Il se destine plutôt à l’industrie chimique car son oncle possède une fabrique de peinture. Mais un différend familial l’écarte de cette voie et il trouve une place chez un ingénieur constructeur, Charles Nepveu, où il accède rapidement à des responsabilités. Après un passage dans une compagnie ferroviaire, il prend à 26 ans la direction du chantier de l’un des plus grands ouvrages d’art de l’époque, le pont ferroviaire de Bordeaux sur la Garonne. Il y révèle ses talents d’organisateur et de meneur d’hommes, sauvant même un ouvrier de la noyade.
Une carrière déjà riche avant la Tour
Après quelques travaux dans le sud-ouest, il décide de voler de ses propres ailes et fonde à l’âge de 32 ans sa propre entreprise, d’abord comme ingénieur conseil puis comme constructeur à part en entière, spécialisée dans la construction métallique, alors que les chemins de fer sont en plein essor. Son premier grand succès est la construction en 1867 de deux viaducs sur la Sioule dans le centre de la France. Après la guerre de 1870, il cherche à s’exporter au Pérou et au Chili, avec l’appui d’un associé mais renonce rapidement. Puis viennent en 1875 deux commandes importantes, celle de la gare de l’Ouest à Pest en Hongrie et celle du viaduc Maria Pia à Porto, conçu par son nouvel associé, l’ingénieur Théophile Seyrig. Suivent une longue liste de constructions métalliques, ponts et charpentes, qui sont autant de succès, en France essentiellement mais aussi au Portugal, en Espagne ou en Roumanie. Eiffel s’y montre aussi habile négociateur que chef d’entreprise, davantage sans doute qu’un ingénieur expert, même s’il apporte un certain nombre d’innovations dans les principes de montage des structures ou dans des constructions inventives, comme l’armature de la Statue de la Liberté à New York, la coupole mobile de l’observatoire de Nice ou les petits ponts vendus en kit.
A 51 ans, l’aventure de la tour de 300 mètres débute
En 1884, à 51 ans, Eiffel a conduit son entreprise au 4e ou 5e rang des entreprises françaises du domaine. C’est à ce moment que ses deux principaux ingénieurs, Émile Nouguier et Maurice Koechlin, qui a remplacé Seyrig à la direction des études, proposent l’idée d’une tour de 300 mètres. Le grand mérite d’Eiffel sera d’avoir su donner corps à cette idée a priori utopique. Après le succès de la Tour, Eiffel se voit entraîné dans le scandale du canal de Panama pour lequel il a commencé à construire dix écluses géantes. Cet épisode douloureux signifie pour lui la fin de sa carrière d’entrepreneur mais le début d’une nouvelle aventure. Il investit alors une partie de sa confortable fortune et l’essentiel de son temps et de son énergie dans diverses recherches scientifiques, destinées au départ à démontrer l’utilité de la Tour. Il se révèle ainsi comme un véritable savant, l’un des pionniers de la météorologie, de l’aérodynamique et de la radiotélégraphie. Il meurt à 93 ans, entouré d’une nombreuse descendance, personnage déjà mondialement célèbre grâce à la Tour qui porte son nom.
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